En octobre prochain, durant deux semaines, l’appartement de Claude-Cécile Bettex, à Yverdon, va être transformé en galerie d’art pour présenter les œuvres de deux artistes dont la rencontre était improbable.
En tant que présidente de l’association Hella Dehaas, Claude-Cécile est soucieuse de trouver des lieux d’exposition. Une vieille amitié la lie à Regula Reymond, compagne de Maurice Bouchat, peintre. Depuis plusieurs années, elles réfléchissaient à une exposition commune pour ces deux artistes.
Autour d’une table est née l’idée farfelue et insensée de faire cette exposition dans l’appartement de Claude-Cécile.
Le décès de son mari, Pierre-André, et le besoin de changements dans son cadre de vie a suscité cette aventure: appartement vidé et transformé en galerie éphémère.
Cette exposition, conçue en collaboration avec Régula Reymond, se prépare avec l’aide des membres de l’Association Hella Dehaas et de Corinne Cuendet photographe et Christian Yerly pour la scénographie.
On en parle
Qui est Maurice Bouchat?
Né à Namur Belgique, le 8 octobre 1941, Maurice Bouchat est attiré très jeune par le dessin et la peinture. Les carreaux illustrés en faïence du poêle-crapaud de chez ses grands-parents lui fournissent les premiers modèles à copier à 4 ans. Dans les années 60, encouragé par ses professeurs, il a la possibilité d’entrer à l’Institut des Beaux-Arts St. Luc à Liège, mais se décident finalement pour une carrière d’enseignant en histoire et français. Ses cours offriront une place privilégiée à la découverte d’œuvres artistiques en ce qu’elles donnent à voire de l’homme et de la société. Avec sa famille il passe 4 années en Tunisie (de 1963 à 1967) comme coopérant, enseignant le français et la géographie à Djerba. Son cahier de croquis l’accompagne. De retour en Europe il continue sa carrière au collège de Champittet à Pully-Lausanne. Le décès en 1992 de sa femme marque le retour au chevalet (huile, gouache) et aux cahiers de croquis, qu’il n’a plus quitté depuis.
L’océan à Ostende le passionne. Le déménagement à Leysin en 2006 sera un tournant décisif. Son art se nourrira des faces saisissantes des Dents du Midi, qu’il mettra en résonnance avec les furieuses émotions maritimes. Attiré par les grands formats, il les utilise pour y exprimer sa sensibilité, en particulier face à la souffrance dans le monde (Alep). Dans sa recherche artistique il se sent proche de Nicolas de Staël, dont il admire la recherche des fonds.
Il a déjà exposé à Leysin, Morges et Lignière.
J’aimerais tellement une peinture sereine, mais je n’y arrive pas. Sur mon balcon je suis sur le pont d’un navire en quelque sorte.
M.B.